L’écologie est l’une des préoccupations principales de la décennie, et un enjeu majeur dans tous les domaines de la société : santé, environnement, économie… Or, le secteur du BTP n’a pas vraiment bonne presse à ce niveau ! Et pour cause : en France, il est le second secteur le plus polluant – le premier étant, sans surprise, celui des transports ?
L’image du béton à tout va, des passoires thermiques et des émissions de CO2 importantes – 123 millions de tonnes, selon le ministère de l’Économie – ne constitue certes pas une image d’Épinal ! Mais ce n’est pas, non plus, une fatalité…
Comment faire pour rendre le BTP un secteur économique plus écologique, plus sain, en adéquation avec les enjeux du réchauffement climatique ?
L’émission de carbone dans le milieu du bâtiment peut être directe – soit lors de la phase de construction, et c’est le plus lourd impact – soit indirecte, c’est-à-dire à l’usage. Le but est, bien entendu, de réduire les deux !
Voici les principales améliorations mises en œuvre pour construire un avenir vert.
Des modes de construction plus durables
On l’appelle aussi écoconstruction, et elle peut prendre plusieurs formes.
- La construction circulaire: on emploie des matériaux qui peuvent être réexploités, recyclés, démontés…
- La construction par modélisation 3D, ou processus BIM – pour Building Information Modeling : de la phase du plan jusqu’à l’usage, dont la consommation d’énergie, on modélise tout le projet.
- Les constructions préfabriquées: elle permet une construction plus rapide, un contrôle de qualité plus rigoureux que sur les chantiers de construction traditionnels et offre une grande flexibilité de conception et permet
Des matériaux de construction plus écologiques
À lui seul, le béton produit 2,9 pour cent des émissions de carbone annuelles. L’écoconstruction se tourne donc vers d’autres matériaux, plus respectueux de l’environnement. À titre d’exemple, nous pouvons citer : le bois, chanvre, la laine, la cellulose, la brique de terre crue, la ouate, le liège… et même la paille !
De leur achat ou de leur production, jusqu’à leur démolition ou leur recyclage, ces matériaux doivent avoir le moins d’impact possible sur l’environnement.
Des normes de plus en plus exigeantes
La ventilation des bâtiments, leur confort thermique et acoustique, leur consommation en eau et en énergie… Les certifications NF Habitat et NF HQE, qui réglementent tous ces éléments ont donné le ton : les propriétaires ne peuvent plus vendre ou louer leur bien sans qu’ils soient conformes à ces normes.
Et, depuis le 1er janvier 2021, la mise en application de la norme environnementale RE2020 régit la construction des bâtiments neufs, avec trois objectifs principaux :
- Sobriété énergétique et décarbonation de l’énergie
- Diminution de l’impact carbone ;
- Garantie de confort en cas de forte chaleur.
Miser sur la performance énergétique avant tout
À l’heure du réchauffement climatique, la gestion de l’énergie doit être optimale. Pour cela, le secteur du BTP axe sur trois volets principaux :
. L’utilisation des énergies renouvelables
Le soleil, le vent et la terre : ce sont les trois piliers des énergies renouvelables. Au-delà des expérimentations encore « à la marge » et demandant plus de recul, comme les éoliennes de toit, le BTP optimise les ressources naturelles par le biais de la géothermie, des panneaux solaires de plus en plus performants… Les puits canadiens et autres procédés qui ont fait leurs preuves sont également remis au goût du jour, surtout dans la rénovation.
. L’inertie thermique des bâtis
L’inertie thermique d’un bâtiment est sa capacité à stocker, à conserver puis à restituer la chaleur de manière diffuse. Plus cette inertie est élevée, plus le bâtiment mettra du temps à se refroidir en hiver et se réchauffer en été.
Les matériaux naturels de construction que nous avons déjà évoqués – le bois, le liège, etc. – optimisent l’isolation et permettent l’inertie thermique des bâtiments. De plus en plus de constructions neuves intègrent également des façades végétalisées, par exemple, et améliorent l’isolation.
. La gestion des ressources
Il n’y a pas que la construction ou la rénovation qui est concernée, mais également l’usage qui en est fait par les propriétaires et les locataires.
La gestion des ressources dans l’écoconstruction et l’habitat durable englobe une stratégie généraliste visant à réduire l’empreinte écologique des bâtiments à travers leur cycle de vie complet, en intégrant des technologies économes, des designs optimisés pour l’efficacité énergétique, et en promouvant des comportements responsables chez les occupants.
En combinant ces éléments, on vise à créer des espaces de vie qui minimisent la consommation d’énergie et d’eau, encouragent le recyclage et la réduction des déchets, et contribuent à un mode de vie plus durable et respectueux de l’environnement.
Un virage passionnant à prendre
La construction durable n’en est qu’à ses débuts. Et, même sans parler du neuf, il y a également tout le secteur de la rénovation : seul 0,3 pour cent des bâtiments, en France, sont considérés comme BBC – bâtiments basse consommation… Il y a encore beaucoup de travail !
Mais le virage est pris, et il est passionnant : ce sont de nouvelles perspectives pour tous ceux qui veulent se lancer dans une carrière dans le BTP, avec des enjeux environnementaux à relever. Autant de défis enthousiasmants !