L’empreinte Carbone dans le Bâtiment : vers une construction « verte » ?

Découvrez comment les conducteurs de travaux peuvent transformer le secteur du bâtiment en réduisant significativement son empreinte carbone, pour des chantiers plus durables et responsables.

Nous l’avons déjà évoqué, le secteur du bâtiment représente aujourd’hui l’un des principaux émetteurs de gaz à effet de serre. En France, ce domaine contribue ; à lui seul, à environ 25% des émissions de carbone sur le territoire ! Une réalité qui fait réfléchir, et qui appelle à une transformation profonde des pratiques de construction…

Dans cet article, nous nous éloignons un peu des métiers du secteur du BTP pour nous intéresser de plus près à un sujet d’actualité : l’empreinte carbone dans le bâtiment. Nous allons commencer par définir et comprendre les enjeux de l’empreinte carbone dans ce secteur, avant de nous pencher sur les solutions qui peuvent être mises en œuvre. 

Le défi environnemental de notre époque : comprendre l’empreinte carbone en construction

La décarbonation du secteur du bâtiment représente un levier stratégique essentiel pour atteindre les objectifs climatiques de la France. Dans le cadre de l’engagement national visant à réduire les émissions de gaz à effet de serre – une réduction de six fois par rapport à 1990 –, le secteur du bâtiment et des travaux publics (BTP) occupe une place centrale !

La Stratégie Nationale Bas Carbone (SNBC) identifie ce secteur comme un domaine prioritaire d’intervention. L’empreinte carbone dans le secteur du bâtiment désigne l’ensemble des émissions de gaz à effet de serre générées tout au long du cycle de vie d’un ouvrage. Elle comprend les phases de production des matériaux, de construction, d’utilisation et de démolition.

Empreinte carbone : les sources principales d’émissions dans le BTP

Plusieurs facteurs contribuent significativement à cette empreinte :

  • La production de matériaux.

Les matériaux traditionnels comme le béton, l’acier et le ciment sont particulièrement problématiques. Leur production est énergivore et fortement dépendante des énergies fossiles. La fabrication de ces matériaux génère d’importantes quantités de CO2, augmentant considérablement l’impact environnemental du secteur.

  • Les transports et la logistique.

Les déplacements des travailleurs et l’approvisionnement en matériaux contribuent également aux émissions. L’optimisation des circuits logistiques devient donc un enjeu crucial pour réduire l’empreinte carbone !

  • L’énergie consommée par les bâtiments.

L’utilisation finale des bâtiments représente une part importante des émissions. Le chauffage, la climatisation et l’éclairage, notamment lorsqu’ils reposent sur des énergies fossiles, augmentent significativement l’impact environnemental.

  • La consommation d’eau et gestion des ressources

La production de béton et les processus de construction nécessitent des volumes importants d’eau. De plus, les chantiers consomment des ressources pour le refroidissement des machines et le malaxage des matériaux.

  • La gestion des déchets

La construction et la déconstruction génèrent divers types de déchets, dont certains peuvent être hautement polluants : terres excavées contaminées, amiante… Cependant, des stratégies innovantes, comme le réemploi de ces déchets, permettent de réduire la production de nouveaux matériaux et, par conséquent, de diminuer les émissions de gaz à effet de serre.

Les stratégies de diminution de l’empreinte carbone dans le BTP

Pour répondre à ces défis, plusieurs approches peuvent être envisagées. Nous pouvons les résumer en trois stratégies distinctes :

1. Premièrement, optimiser le parc immobilier.

L’un des grands enjeux de l’urbanisme durable est d’éviter l’étalement des constructions en maximisant l’utilisation des bâtiments existants. Cela passe par :

  • L’intensification de l’usage des bâtiments : favoriser les immeubles mixtes associant logements, bureaux et commerces pour optimiser le taux d’occupation sur une journée entière.
  • Le développement du coworking et des espaces partagés : permettre à plusieurs entreprises d’occuper un même bâtiment à des horaires complémentaires afin d’éviter la construction de nouvelles infrastructures.
  • L’adaptabilité des espaces : concevoir des bâtiments modulables capables d’évoluer selon les besoins, réduisant ainsi la nécessité de démolitions et de nouvelles constructions.

Cependant, avant d’envisager de nouvelles constructions, il est impératif de s’intéresser à l’existant. Les rénovations énergétiques permettent d’optimiser les performances thermiques des bâtiments tout en limitant les dépenses énergétiques et les émissions de CO₂. Les actions clés incluent :

  • L’isolation thermique performante : mise en place de matériaux isolants biosourcés ou recyclés pour limiter les déperditions de chaleur.
  • L’optimisation des systèmes de chauffage et de ventilation : installation de pompes à chaleur, de systèmes de ventilation double-flux et de panneaux solaires.
  • La gestion intelligente des consommations énergétiques : intégration de capteurs et de systèmes domotiques pour ajuster la consommation en fonction des besoins réels.

 

2. Deuxièmement, privilégier systématiquement la réhabilitation et le réemploi des composants existants.

Dans une logique d’économie circulaire, la réhabilitation et le réemploi constituent des solutions majeures pour minimiser l’empreinte carbone du secteur.

La rénovation énergétique permet de prolonger la durée de vie des bâtiments tout en limitant leur impact environnemental. Pour cela, plusieurs leviers doivent être activés :

  • Mise en conformité avec les nouvelles normes thermiques : remplacement des systèmes de chauffage, rénovation des façades et des toitures.
  • Introduction de matériaux durables : recours au bois, aux enduits naturels et aux peintures écologiques.
  • Réduction des besoins en eau et en énergie : récupération des eaux de pluie, toitures végétalisées, panneaux photovoltaïques.

Le secteur du BTP génère une quantité considérable de déchets. Le réemploi des matériaux permet de limiter cette production tout en réduisant les émissions liées à l’extraction et à la transformation de nouvelles ressources. Parmi les pratiques courantes :

  • Démolition sélective : récupération des éléments réutilisables (charpentes, menuiseries, briques, pierres).
  • Valorisation des déchets : transformation des gravats en granulats pour la fabrication de nouveaux bétons.
  • Réemploi direct : les portes, fenêtres, structures métalliques et certains équipements électriques peuvent être remis en état et réinstallés.

 

3. Troisièmement, lorsqu’une nouvelle construction est incontournable, viser l’excellence carbone.

Cela implique l’intégration de matériaux biosourcés et l’anticipation des futures normes réglementaires environnementales.

Voici quelques exemples de matériaux durables :

  • Bois certifié FSC ou PEFC : matériau renouvelable qui stocke le carbone et offre de très bonnes performances thermiques.
  • Béton bas-carbone : formulation optimisée avec des substituts du clinker (laitier de haut fourneau, cendres volantes) réduisant les émissions de CO₂.
  • Isolants écologiques : laine de chanvre, ouate de cellulose, fibre de bois, qui offrent une alternative durable aux isolants traditionnels.
  • Matériaux recyclés : utilisation de briques de réemploi, d’acier recyclé et de plastiques issus du recyclage.

Cette liste n’est pas exhaustive !

Former, sensibiliser et certifier : les clés d’une transition bas-carbone dans le BTP

  • Adopter une approche de maintenance décarbonée.

Et sensibiliser les utilisateurs aux pratiques d’économie d’énergie et de ressources. Ces actions contribuent à minimiser l’impact environnemental global du bâtiment.

  • Sensibiliser les chefs de chantier à la décarbonation.

Les encadrants de chantier doivent aujourd’hui intégrer la dimension environnementale comme un enjeu stratégique. La formation continue devient un levier essentiel pour acquérir de nouvelles compétences.

  • Utiliser les certifications pour valoriser la transformation.

Les entreprises du BTP peuvent mettre en avant des certifications spécifiques pour valoriser, auprès de leurs clients, leurs efforts. Plusieurs référentiels accompagnent cette transformation :

  • Certification HQE
  • Label BBCA (Bâtiment Bas Carbone)
  • Formations spécialisées en construction durable.

 

La neutralité carbone à horizon 2050 nécessite une transformation profonde du secteur du bâtiment. Cela implique une approche globale, intégrant des innovations technologiques, des changements de pratiques et une conscientisation des acteurs du secteur.

La décarbonation du BTP n’est pas seulement un défi environnemental, mais aussi une opportunité de réinventer nos méthodes de construction et de repenser notre rapport à l’environnement : l’empreinte carbone dans le secteur de la construction est un monde à réinventer !

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